La présente rentrée scolaire incite à nous poser sérieusement la question : quel est l’avenir des commissions scolaires? Certains s’interrogent depuis de nombreuses années. La tentation semble forte de sabrer ces structures. Mais qui profiterait de cette disparition? Le payeur de taxes? Le gouvernement? La ville? Certainement pas l’élève!

En effet, avec la nouvelle loi adoptée en avril 2019 et encadrant le pouvoir de taxation des commissions scolaires, le paysage fiscal du monde scolaire a été chamboulé. Beaucoup de contribuables ayant récemment reçu leur facture de taxes scolaires auront remarqué une baisse sensible du montant qu’ils auront à payer, sans nécessairement que le niveau de service en soit affecté.

DÉPENSES

Ce constat illustre avec brutalité la pertinence du questionnement sur la gestion de ce palier électif. Pour certains, il n’y a qu’un pas à franchir pour demander leur disparition. Bien sûr, peut-être sont-elles victimes de l’enflure bureaucratique qui caractérise tant d’organismes publics. Sans doute certains postes de dépenses tels que l’entretien des bâtiments, le déneigement, la gestion des matières résiduelles pourraient-ils être mieux gérés s’ils l’étaient de concert avec les municipalités ou le transport des élèves, comporter moins d’incidence sur la vie de nos écoles.

SYSTÈME ÉLECTIF

Pour d’autres, c’est le système électif des commissaires scolaires qui est trop coûteux en regard du faible niveau de participation. Mais entres-nous et soyons francs : est-il vraiment pire que celui du monde municipal où nombre de candidatEs sont éluEs par acclamation, surtout en région, pour présider aux destinées de leur collectivité dans un domaine d’intervention pourtant plus large et ayant une incidence sur la vie de tous les jours, que celui des commissions scolaires ?

LUTTE DE POUVOIR

Il faudrait être bien naïf pour ne pas déceler, non plus et comme toile de fond de tout ce débat, la lutte de pouvoir larvée entre les technocrates sur la colline parlementaire, qui dictent les normes et les praticiens sur le terrain, qui doivent les appliquer.

Il ne faut pas perdre de vue que dans tout ce débat, la donnée la plus importante : l’élève. Or, les commissions scolaires et leurs éluEs demeurent la balise la plus fiable en la matière.

Souvenons-nous qu’à Longueuil, c’est la Commission scolaire Marie-Victorin qui a rappelé à l’administration municipale qu’il serait peut-être opportun de prévoir une école dans un projet de développement d’envergure… En région, les commissions scolaires font des prodiges pour jongler avec différentes contraintes pour maintenir en vie les écoles de village.

«Avant de poser des gestes irréversibles quant à l’avenir des commissions scolaires, il faudrait veiller à ne pas jeter l’enfant avec l’eau du bain.». Tweet ça