Même s’il est possible de saisir la démocratie d’une perspective juridique, la démocratie est d’abord et surtout un modèle morale et éthique du mieux-vivre-ensemble. Sinon, les municipalités seraient gouvernées par des avocats

L’EXERCICE DE LA DÉMOCRATIE

Au municipal, les éluEs ont la responsabilité de débattre et de faire valoir la voix des citoyenNEs qu’ils ou elles représentent, de prendre des décisions. La démocratie, pour qu’elle puisse s’exercer, demande un échange vigoureux et respectueux d’idées et d’opinions entre les différentes parties prenantes, soucieuse de l’intérêt commun. Et cela, préférablement ailleurs qu’en conseil de ville et bien en amont de l’adoption des projets!

En fait, la légalité n’est que le commencement de la démocratie et l’égalité, une façon de l’exercer. La démocratie demande une éthique et une morale plus inspirantes que les lois ! Elle demande aussi de considérer les éluEs de façon égalitaire. Tweet ça

LA LÉGALITÉ N’EST PAS LA DÉMOCRATIE

Certaines villes, en déficit de leadership et de vision y trouvent pourtant refuge. Trop de comités exécutifs de ville mettent les autres éluEs devant des faits accomplis et parviennent même à les contourner en empruntant des artifices légaux. Dans ces cas, on assiste à une détérioration du débat public et les conseils de ville se transforment en une foire d’empoigne non constructive et en vraies parodies. C’est le cas actuel de plusieurs villes où le maire ou la mairesse préfère décider en catimini faute d’insuffler un leadership transparent.

SE PRIVER DU JUGEMENT DE TOUS LES ÉLUS ET ÉLUES

Idéalement, un comité exécutif ne devrait être saisi que des situations urgentes ou relatives aux affaires courantes. Chaque fois qu’un maire ou une mairesse se prive du jugement de l’ensemble des membres de son conseil, il ou elle sacrifie la démocratie et manque de respect vis-à-vis ses citoyens et ses citoyennes qui les ont éluEs. Tout dossier devrait être discuté et décidé avec l’ensemble des éluEs. Il existe d’ailleurs des espaces taillés sur mesure pour faciliter ces échanges au sein d’une municipalité : les plénières, les commissions et les comités où sont discutées en amont les décisions à prendre.

TRANSFORMER LES CONSEILS EN ARÈNES LÉGALES

Encore ici, plusieurs maires et mairesses rendent ces espaces peu démocratiques : l’information, souvent tronquée, circule difficilement, la contribution des éluEs est minimisée et l’exercice d’un vrai débat est impossible.

Or, la démocratie a horreur du vide. Si elle ne peut s’exercer au sein de ces instances, il ne faut pas se surprendre que les conseils de ville deviennent alors exutoires et se transforment en arènes légales où les interventions frôlent le burlesque.